L’importance d’avoir un titre valide à bord du transport adapté, un autre point de vue

Suite à notre publication d’un communiqué du RUTA sur l’importance d’avoir toujours un titre valide de la STM sur soi lorsque l’on prend le transport adapté, nous avons pris connaissance d’une lettre envoyée au RUTA en réaction au communiqué, signée Laurence Parent et Marie-Ève Veilleux, qui présente un tout autre point de vue sur la question. Toujours intéressés par les débats d’idées, nous vous la partageons ici, et aimerions bien avoir votre opinion sur la question.

Vous pouvez retrouver le texte ici, mais nous vous le reproduisons intégralement:

Le 16 avril 2013, le Regroupement des usagers du transport adapté et accessible de l’île de Montréal (RUTA de Montréal) a publié un communiqué pour inciter les personnes handicapées à avoir un titre de transport valide à bord du transport adapté. Marie-Eve Veilleux et moi, toutes deux utilisatrices du transport adapté et du transport régulier de la STM, avons réagi à ce communiqué puisque nous croyons que celui-ci infantilise les personnes handicapées. Nous estimons aussi que le RUTA de Montréal omet de faire une analyse importante par rapport à la discrimination relative aux méthodes de paiement des titres et aux services offerts aux clients du transport adapté.

Information importante: Les véhicules du transport adapté ne sont pas munis de lecteurs de cartes OPUS rendant ainsi impossible l’utilisation des billets achetés sur cette carte. De plus, des points de vente de titres de la STM sont inaccessibles aux personnes handicapées.

Notre lettre envoyée par courriel au RUTA de Montréal le 16 avril 2013:

Bonjour,

Nous vous écrivons en réaction à votre communiqué publié aujourd’hui au sujet des titres de transport valides. Nous sommes deux personnes handicapées utilisant le transport adapté, ainsi que le transport régulier de la STM.

Nous nous désolons de constater que le RUTA ne reconnaît pas le fait que les usagers du transport adapté ne peuvent pas payer leur titre de transport, au même titre que les usagers du réseau de bus et métro de la STM, et que cela est un obstacle.

Vous affirmez qu’une personne sur quatre n’a pas de titre valide au moment de la vérification faite par les inspecteurs. Ne pensez-vous pas qu’il y a ici matière à se questionner sur le pourquoi de la chose? Sommes-nous ici bêtement en présence d’une clientèle plus délinquante que celle utilisant le transport régulier? Se pourrait-il que ce soit parce que les usagers n’ont pas accès aux mêmes points de vente de titres et aux mêmes méthodes de paiement?  Se pourrait-il aussi que ce soit car les usagers ne comprennent pas les méthodes de paiement qui sont différentes de celles utilisées dans le transport régulier? Se pourrait-il aussi que des usagers choisissent délibérément de ne pas payer leur titre puisqu’ils considèrent qu’ils n’ont pas accès à des moyens de transports similaires à ceux des usagers du réseau de bus et métro de la STM?

Votre communiqué se termine par une phrase qui selon nous se veut infantilisante. « Il vaut mieux payer son transport à 2,45 $ que de risquer d’avoir une amende de 150 $ à 500 $ parce que vous n’avez pas payé! »

Avant l’introduction de la carte OPUS, les usagers du transport adapté avaient accès aux mêmes méthodes de paiement que les usagers du réseau de bus et métro de la STM. L’introduction de la carte OPUS a contribué à créer un obstacle qui n’existait pas auparavant et a ainsi creusé davantage le fossé entre les personnes handicapées et celles non handicapées utilisant le transport en commun à Montréal. Plus de quatre années se sont écoulées. Nous croyons qu’un organisme de défense des droits des personnes handicapées devrait plutôt se concentrer sur cette réalité qui porte atteinte aux droits de ses membres plutôt que d’agir en tant que porte-parole de la STM.

Merci d’avoir porté attention à notre courriel.

Laurence Parent
Marie-Eve Veilleux

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