Le parcours d’un nouveau blessé médullaire

Continuum de services dans les Centres d’expertise pour blessés médullaires de l’Est et de l’Ouest du Québec

Suite à un accident qui touche la moelle épinière, une personne est immédiatement prise en charge et dirigée vers les services médicaux appropriés des Centres d’expertise pour les blessés médullaires. Elle sera d’abord traitée en traumatologie, puis se retrouvera sur le chemin de la réadaptation, avant de retourner dans la communauté. Ce processus se manifeste par ce que l’on appelle les quatre phases de la réadaptation.

Phase I : Traumatologie

La phase I de la réadaptation fait immédiatement suite à l’accident. C’est le moment où la personne accidentée, dont la colonne vertébrale a été touchée, se retrouve en traumatologie, soit à l’hôpital Sacré-Cœur de Montréal (Ouest du Québec) ou à l’Hôpital de l’Enfant-Jésus de Québec (Est du Québec). L’équipe médicale doit dans un premier temps stabiliser l’état de la personne et faire tout ce qui est possible pour que les séquelles soient les moins graves possibles. Un diagnostic préliminaire peut être annoncé au nouveau blessé médullaire, mais généralement, il sera complété lors de la phase II, quand les spécialistes pourront bien établir la gravité de la blessure.

Phase II : Réadaptation fonctionnelle intensive (RFI)

La phase II est pour sa part caractérisée par une période intensive de réadaptation physique à l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay de Montréal (Pavillon Gingras) ou à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec. La personne blessée médullaire est prise en charge par une équipe multidisciplinaire constituée de spécialistes : ergothérapeutes, physiothérapeutes, physiatres, travailleurs sociaux, psychologues, sexologues, urologues, etc. La durée du séjour varie en fonction de plusieurs facteurs qui diffèrent d’une personne à l’autre.

Phase III : Réadaptation axée sur l’intégration sociale (RAIS)

Les objectifs de la phase II atteints, le client entame la phase III de son processus de réadaptation. En fonction de certains facteurs, il réalisera cette phase soit en suivi externe (de retour dans son milieu de vie), soit à l’interne (dans un centre de réadaptation régional ou encore, à l’Institut de réadaptation Gingras-Lindsay de Montréal (Pavillon Lindsay) ou à l’Institut de réadaptation en déficience physique de Québec).

À cette étape, il arrive très souvent que les acquis de la phase II de la réadaptation soient encore fragiles. Le blessé médullaire doit reconstruire son estime de soi et maximiser son potentiel résiduel. Il doit réapprendre à fonctionner dans ses activités quotidiennes. Il s’agit là des principaux objectifs de la phase III de la réadaptation. C’est à ce stade critique que le blessé médullaire prend souvent contact avec sa nouvelle réalité et que l’on remarque l’intensification du processus de deuil. Ce processus s’étend sur plusieurs années, bien au-delà de son séjour au centre de réadaptation, alors que les limitations de son nouvel état se manifestent dans sa vie de tous les jours.

Phase IV : Maintien des acquis

Le système de santé a ses limites et arrive le moment où le blessé médullaire quitte le réseau de la réadaptation pour réintégrer son milieu de vie. Cela ne veut cependant pas dire que tous ses besoins ont été comblés. C’est à cette étape que l’on réalise de façon évidente les problèmes auxquels seront confrontés une partie des clients qui auront reçu le continuum de services. Il faut dire que pour plusieurs, le processus se sera très bien déroulé et qu’ils seront sur le pont de terminer leur deuil, donc en mesure d’entrevoir une nouvelle vie avec de nouveaux projets, tant sur le plan personnel, professionnel que familial. Pour d’autres, la situation sera beaucoup plus compliquée. Les difficultés liées au retour dans le milieu de vie et à la santé physique ne feront qu’accentuer les problèmes inhérents à leur nouvelle condition, soit celle de devoir composer avec un handicap au quotidien.

Le rôle du service d’intégration sociale de MÉMO-Qc

MÉMO-Qc dispense des services de soutien à la réadaptation et à l’intégration sociale tout au long des phases de la réadaptation. Il va sans dire que les services professionnels de soutien psychologique sont indispensables pour traverser l’épreuve du traumatisme et outiller le nouveau blessé médullaire dans la poursuite de son intégration.