Réactions au dépôt du budget 2019-2020 du gouvernement du Québec

Voici nos réactions au premier budget du gouvernement caquiste déposé hier. Nous reconnaissons d’emblée qu’il représente, pour les personnes en situation de handicap, une amélioration par rapport aux derniers budgets du précédent gouvernement. Nous nous réjouissons de constater que la page de l’austérité semble enfin tournée.

Toutefois, ce budget nous laisse un gout amer. En effet, si plusieurs investissements non négligeables ont été annoncés, ceux-ci sont loin de répondre aux besoins réels des personnes handicapées.

C’est notamment le cas des 65 millions, sur 5 ans, consacrés à la Stratégie nationale pour l’intégration et le maintien en emploi des personnes handicapées. Bien que cette somme soit bienvenue, elle reste nettement insuffisante compte tenu de l’écart important de la représentativité sur le marché du travail des personnes handicapées par rapport à celle du reste de la population. Nous regrettons de plus qu’aucune mesure visant à s’attaquer au problème structurel de la faible représentativité des personnes handicapées sur le marché du travail n’ait été annoncée.

Aussi, bien que nous nous réjouissons d’apprendre que 60 millions de dollars sur cinq ans seront ainsi accordés au programme d’adaptation de domicile, force est d’admettre que ce montant demeure insuffisant pour répondre aux besoins des personnes handicapées.

De même, le gouvernement a annoncé l’injection de 35 millions de dollars supplémentaires au Programme de soutien aux organismes communautaires (PSOC) du ministère de la Santé et des Services sociaux. Cette somme demeure largement insuffisante par rapport aux besoins des 3000 groupes communautaires autonomes en santé et services sociaux. Nous rappelons que la campagne CA$$$H (Communautaire autonome en santé et services sociaux – Haussez le financement) réclame plutôt un investissement de 350 millions de dollars, soit un montant représentant 1% du budget total du ministère de la Santé et des Services sociaux.

Quant aux mesures destinées à renforcer les soins et les services à domicile, nous constatons encore une fois que ces montants, en apparence considérables (80 millions de dollars en 2018-2019 et aux 280 millions de dollars pour les années suivantes), restent nettement insuffisants pour combler les besoins à la fois des ainés et des personnes en situation de handicap. Nous attendons à cet égard des clarifications afin de connaitre la part qui sera véritablement destinée aux personnes handicapées.

Nous déplorons finalement qu’aucun nouvel investissement en matière de logement social n’ait été annoncé. Le logement social constitue pourtant une alternative d’un grand intérêt pour les personnes en situation de handicap vivant sous le seuil de pauvreté.

Nous resterons attentifs aux mesures plus précises qui seront bientôt annoncées lors de la lecture des crédits.