Dean Bergeron, une vie bien remplie! – Paraquad 116
Depuis son plus jeune âge, Dean avait toujours rêvé de jouer au hockey. Le talent étant présent, plusieurs instructeurs lui parlaient d’une grande carrière dans la Ligue nationale.
À 17 ans, Bergeron participe au dernier match du camp d’entraînement des Cataractes de Shawinigan, le 25 août 1987. Un de ses coéquipiers déclenche alors une bagarre et le frappe violemment sur le côté de la tête. Le casque tombe et un second coup arrive au même endroit. Il tombe sur la glace et les personnes autour de lui entendent les os se briser.
Dean Bergeron a eu la moelle épinière sectionnée et deux vertèbres brisées, réparées grâce à deux os de la hanche.
Dean entreprend alors une longue réadaptation physique et sociale.
Il renoue avec l’activité physique pendant ses études en actuariat et commence à s’entraîner à la course en fauteuil roulant. C’est à la suite d’une rencontre avec Pierre Pomerleau, son éventuel entraîneur qui le suivra au cours des 20 années suivantes, que Dean verra qu’il pouvait encore se réaliser sur le plan sportif.
En renouant avec le sport, il avait déjà des ambitions élevées. Il n’a pas déçu. Il a participé aux Jeux paralympiques d’Atlanta, Sydney, Athènes et Pékin, récoltant pas moins de 11 médailles. Le Québécois est le premier athlète en fauteuil roulant de catégorie T52 à être passé sous la barre de la minute au 400 m. De plus, en 2009, Sports Québec lui a remis le prestigieux Prix d’athlète de l’année.
Avec passion, il ne manque pas une occasion de parler de son expérience, afin d’inspirer les autres. L’athlète se déplace souvent pour donner des conférences un peu partout.
«Durant ma convalescence, il y a eu beaucoup de « pourquoi » qui se sont installés dans ma tête. Je me demandais pourquoi cela était arrivé à moi. Le plus difficile, c’est de transformer le pourquoi en comment», a-t-il souligné durant une récente conférence.
Il a ajouté : «Face à des choix, il ne faut jamais laisser dicter notre peur ou les autres dicter nos choix. Chaque décision est importante et si un rêve doit se réaliser, il faut qu’il se réalise.»
La vie de Dean Bergeron est consacrée désormais aux conférences à travers le Québec ainsi qu’à sa carrière d’actuaire au Mouvement Desjardins.
Pour que la violence cesse au hockey
Dean Bergeron a accepté de raconter son histoire au petit écran, afin de contribuer à ce que la violence disparaisse du hockey. Ce reportage de 60 minutes intitulé «Fauché en pleine gloire» a été diffusé en 2010 dans le cadre de l’émission Tragédie, animée par Jocelyne Cazin. «Nous avons proposé à Dean d’enregistrer une heure d’émission sur son accident et sa vie. Nous voulons montrer son courage et sa prise en main. Nous avons mis plus de six mois à préparer, tourner et monter le document. En aucun temps la Ligue de hockey junior majeure du Québec et les Cataractes sont pointés du doigt. On veut simplement éviter que ça se reproduise à nouveau», expliquait Luc Harvey, réalisateur de l’émission.
« J’avais un bon potentiel et j’étais rempli d’ambitions » souligne M. Bergeron. « Je souhaite maintenant que tout le monde mette l’épaule à la roue. On doit regarder en avant et s’assurer que la violence au hockey devienne une époque révolue. J’avais enterré mon histoire pour de bon. Personne n’est obligé de se battre pour montrer son talent. Ça m’a bouleversé. C’est à nous, les amateurs et les partisans, de jouer notre rôle », a-t-il conclu.